1500 visiteurs à la rencontre du CCFD-Terre Solidaire

Terres souillées, corps blessés : un mois d’engagement et de sensibilisation à Cosmopolis

Du 5 juin jusqu’au 13 juillet 2025, Cosmopolis a accueilli l’exposition « Terres souillées, corpsblessés », un lieu culturel dont la mission est d’offrir une ouverture sur les cultures du monde et un regard sur la diversité au cœur de la ville. Choisit pour sa visibilité stratégique, qui permet de toucher un public varié et d’assurer la bonne fréquentation de l’évènement.
Un événement majeur porté par le CCFD-Terre Solidaire et ses partenaires pour sensibiliser aux conséquences de l’extractivisme dans les pays andins et ailleurs. Ce mois d’animation intense a mêlé exposition photographique, visites guidées, conférences, débats et ateliers ludiques, rassemblant un public diversifié : Adultes, jeunes, lycéens, étudiants, bénévoles et simples visiteurs.

Au Cœur de l’Exposition : La Dure Réalité Minière
Au cœur de cette exposition, les photographies d’Alessandro Cinque, lauréat du Prix Photo Terre Solidaire, révèlent la dure réalité des populations confrontées à l’exploitation minière dans les pays andins, notamment au Pérou, en Bolivie, en Équateur et en Argentine. Ses clichés témoignent des corps blessés, des villages dévastés et des paysages meurtris par l’activité extractiviste qui enrichit les multinationales tout en détruisant la vie des communautés locales. À travers ses images, il donne à voir la souffrance des habitants exposés à la pollution des sols, à la contamination des cours d’eau et à l’accaparement de leurs terres, les privant de leurs moyens de subsistance traditionnels. L’exposition, visible jusqu’au 13 juillet, met ainsi en lumière l’envers de la production des métaux précieux et des composants utilisés dans la technologie mondiale, au prix de vies humaines et de territoires sacrifiés.
Tout au long du mois, des visites guidées étaient organisées chaque soir avant les conférences, animées par une équipe de bénévoles, de stagiaire et Volontaire mobilisés pour accueillir le public. Ces visites permettaient un accompagnement personnalisé et des explications détaillées sur les réalités de l’extractivisme et les histoires portées par chaque photo.

Une Programmation Riche et Engagée : Moments Clés
Voici quelques-uns des moments forts qui ont marqué cet événement :
Inauguration : Le 5 juin, l’exposition a été inaugurée, marquée par un mot d’accueil suivi d’une visite guidée animée par Matthieu Chanut responsable des projets culturels au CCFD-Terre solidaire et le discours de l’Elu. Cette soirée inaugurale s’est terminée par un verre de l’amitié, permettant aux participants d’échanger autour des photographies et du thème central de l’exposition.
Le mur de paroles : C’est un espace d’expression collective qui favorise le partage et la réflexion, qui a permis aux participants d’exprimer leurs ressentis, leurs réflexions etleurs engagements en lien avec la cause défendue.
Animation participative : Le 7 juin, un après-midi jeu autour du mur de paroles questionné de manière provocatrice : « Les ressources de la planète peuvent-elles être privatisées au profit d’une entreprise ? », stimulant une belle réflexion sur la propriété des terres et la justice environnementale.
Poésie et Sensibilisation : Le 10 juin, deux spectacles ont abordé les enjeux de l’exploitation de la nature de manière accessible : l’un adapté de L’Arbre généreux de Shel Silverstein, et l’autre, Soliluna de la compagnie Armadillo, racontant la création du monde.
La Barbarie Numérique : Le 12 juin, le sociologue Fabien Lebrun a tenu une conférence percutante, « La barbarie numérique », mettant en lumière la tragédie congolaise, cœur des industries numériques mondiales. Il a dénoncé sans détour la réalité : « 30 ans de numérique, ce sont 30 ans de morts congolais et de terres mortes au Congo. »
Témoignages Poignants : Le 17 juin, la pièce « Requiem pour un Smartphone » de la compagnie Bulles de Zinc ! mis en scène par Emmanuel Lambert a plongé le public dans le quotidien des mineurs congolais, invitant à réfléchir aux conséquences humaines et écologiques de notre hyper connexion.
Luttes Citoyennes : Le 19 juin, Sophia DAGNA, responsable des campagnes extractivisme au CCFD-Terre Solidaire, est intervenue en visioconférence pour partager des exemples de luttes citoyennes victorieuses, comme la loi sur le devoir de vigilance en France et en Europe.
Consommation Responsable : Le 25 juin, des lycéens ont participé à une visite guidée et à l’atelier « Mon portable autour du monde » permettant de comprendre le parcours des matériaux entrant dans la fabrication des téléphones portables et leurs impacts sociaux et environnementaux pour comprendre les parcours des matériaux, élargissant leur réflexion sur la consommation responsable.
Agir Ici, Contre l’Extractivisme Là-Bas : Le 26 juin, la conférence animée par Sophie Jailler Alternatiba, Stop Total en mettant l’accent sur l’importance des alliances locales et internationales, soulevant la question cruciale : « Quel rôle pouvons-nous jouer dans ce combat ?
Droit au Consentement : Le 28 juin, l’atelier ludique du CLIP « Consentement libre, informé et préalable », qui aborde le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et à être consultés avant tout projet impactant leurs territoires. Cette animation a donné lieu à une discussion collective enrichissante avec les participants.

  • L’Extractivisme Ordinaire : Le 3 juillet, une conférence intitulée « L’extractivisme ordinaire : mine de rien » a réuni des associations locales pour discuter des impacts de l’extraction de sable en France, montrant que l’extractivisme ne concerne pas uniquement les pays du Sud, mais aussi nos territoires proches.

Un Appel à la Conscience Collective

Au-delà des images poignantes, des conférences éclairantes, des spectacles engagés et des ateliers ludiques, « Terres souillées, corps blessés » nous invites à ouvrir les yeux sur une réalité trop souvent ignorée : celle de millions de personnes dont la vie est bouleversée par l’extractivisme, au Pérou, en Bolivie, en Equateur en Argentine, en République démocratique du Congo et ailleurs.

Plus qu’un programme d’activités, cette expo a été un véritable temps de réflexion collective, favorisant la rencontre des savoirs, expériences et engagements citoyens. Cet événement à Nantes nous rappelle que derrière chaque bijou, chaque téléphone ou chaque voiture électrique, se cachent souvent des terres contaminées, des peuples dépossédés et des droits bafoués.

Cet engagement d’un mois a souligné qu’il appartient à chacun de s’informer, repenser ses habitudes, soutenir des causes justes et interpeller les décideurs pour bâtir un modèle économique plus respectueux. Car derrière chaque geste, se trouve la possibilité d’un changement concret pour un monde où aucune terre ne soit souillée, où aucun corps ne soit blessé, et où chaque vie soit respectée.

Un manifeste était proposé à la signature pour marquer un soutien symbolique, pour dire non aux abus des multinationales, dont 47 signatures.

L’exposition s’est clôturée hier 10 juillet à 19h  avec des remerciements aux partenaires, et un dernier verre de l’amitié.

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