Célia Izoard : « L’extraction minière crée une intoxication massive »

Dans son livre La Ruée minière au XXIe siècle, enquête sur les métaux à l’ère de la transition (Éditions du Seuil, écocène, 2024), la chercheuse indépendante, journaliste et philosophe Célia Izoard, spécialiste des impacts sociaux et écologiques des nouvelles technologies, démontre que la transition écologique repose sur l’extraction massive et destructrice de métaux.

Échos du Monde : Vous déclarez que notre mode de vie est entièrement lié à l’extraction, c’est-à-dire ?

Célia Izoard : Il est frappant de constater que la totalité des matériaux qui nous entourent provient du sous-sol. Les ciments, les bétons, les plastiques, les matériaux composites, l’acier, les petits métaux spéciaux qui servent aux applications technologiques, aux écrans, aux circuits électroniques, etc. Tout cela, c’est du minier. Notre monde, le monde capitaliste, est un monde minier. C’est très important de comprendre cela pour nous situer dans la civilisation que nous avons créée : une grande partie de nos techniques découlent de la mine. Dès l’âge de la plantation, les humains se sont mis à cultiver la terre comme si c’était une mine. Nous sommes une civilisation extractiviste, non seulement parce qu’on utilise de manière prioritaire et forcenée les matériaux du sous-sol, mais aussi parce que, philosophiquement, nous sommes extractivistes.

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