« Entre le ciel et la mer – la vie des personnes déplacées sur les côtes de Gaza »

Une perspective intime et humaine, mettant en avant l’espoir et la résilience malgré les difficultés rencontrées.

Une exposition de 14 photos inédites sur les côtes de Gaza.

A l’espace Solidaire, 17 rue du Moulin – Nantes (face au parking Decré)

Ismail Abu Hatab est un photojournaliste, cinéaste et conteur visuel palestinien basé à Gaza.

Il est le fondateur de BYPA – By Palestine, une plateforme qui amplifie les voix palestiniennes par le biais de la photographie, du cinéma et d’expositions internationales.

« J’ai la conviction que chaque image raconte une histoire, et que chaque histoire peut provoquer un changement. » C’est en ces termes qu’Ismail Abu Hatab parlait de son engagement professionnel. Il travaillait sur son dernier projet, intitulé Between the Sky and the Sea, lorsqu’il a été tué, le 30 juin 2025, par une frappe israélienne sur le café Al-Baqa. Ce lieu emblématique de Gaza était devenu son repaire, depuis que ses bureaux et sa maison avaient été détruits par la guerre. Le jury du Prix Photo CCFD-Terre Solidaire a décidé de lui attribuer un Prix hommage.

En novembre 2023, un mois après le déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas, Ismail Abu Hatab est grièvement blessé à la jambe dans le bombardement de la tour Al-Ghafri, à Gaza. « J’ai perdu la capacité de marcher pendant plus d’un an, racontait-il. Durant ma convalescence, avec une béquille dans une main et un appareil photo emprunté à un ami dans l’autre, je me suis rendu sur la plage de Deir al-Balah. Là, j’ai rencontré des familles de déplacés. J’ai commencé à documenter leur vie. Ces gens n’ont jamais été pour moi des statistiques ni des victimes, mais des êtres humains ayant des noms, des rêves et une mémoire. »

Sur les rives de la Méditerranée, entre le ciel et la mer, Ismail Abu Hatab capte l’âpreté du quotidien en temps de guerre. Ces milliers de personnes vivant dans des tentes de fortune, à même le sable, doivent faire face à des conditions de vie sordides, mais aussi aux menaces des attaques aériennes et aux ravages de la pollution qui rendent la pêche impossible. Mais malgré l’inquiétude et le dénuement, malgré la douleur et les difficultés, le Palestinien veut montrer « comment les gens — en particulier les enfants — continuent de vivre, de jouer et de s’accrocher à l’espoir et à la vie ». Malgré ces difficultés, les habitants de ces régions gardent un profond espoir de survie et font preuve d’une remarquable résilience face à l’adversité. « C’est ma manière de résister à l’oubli et au silence, disait-il, mais aussi de m’exprimer, de raconter ma propre histoire, mon propre passage “entre le ciel et la mer”. C’est un cri visuel et humain venu de Gaza, pour que le monde voie ce que l’occupation tente d’effacer. »

Si la voix d’Ismail Abu Hatab s’est tue à jamais, ses images et ses enregistrements, eux, restent.

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